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DAHLIA •And so what?
Fiorangela A. Cavallieri
Fiorangela A. Cavallieri
Fiorangela A. Cavallieri
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Date d'inscription : 15/05/2020
Fiorangela A. Cavallieri
Ven 15 Mai - 16:52

         
iconDahlia K. Lindbergh
25 ans ; ♂ ; ♀♂ ; Audi S8 ; Responsable administratif/Flic
Je m'appelle Coralie, mais vous pouvez aussi m'appeler Baghera, j'ai 29 ans, mon faceclaim est Berserker de Fate : Prototype, et son irl est Dimatabu. Je connais le forum par Tutu, mon DC, et je vous trouve MIMS. Comme je suis un bon élève, j'ai lu le règlement et je sais que le code DAHLIA •And so what? 2600921504.
• Nationalité Américaine. Bien qu'ayant des ancêtres venus de Suède, la famille Lindbergh est depuis son installation en terre américaine plus que fidèle à la Mère Patrie. "All Hail America!" résonne d'ailleurs souvent dans la villa familiale.
• Ex-militaire, il est depuis peu entré dans les forces de l'Ordre grâce à Nora, son amie d'enfance récemment retrouvée.
• Allergie au pollen détectée à ses cinq ans. Ironie du   sort vu son nom. Il se mettra à tousser, éternuer et pleurer à grandes eaux si du pollen rentre en contact avec lui. Du coup il  toujours un inhalateur sur lui, au cas où.
• 1m79; il complexe de ne pas avoir atteint le mètre quatre-vingt.
• 65 kilos de muscles bandés par les entraînements de l'armée.
• Un peu masochiste (mais n'assume pas, là encore).
• N'a aucun foutu sens de l'orientation.
• Il a apprit à parler le chinois.
• Dahlia porte des lunettes. Mais il a une bonne vue. En réalité, Dahlia a conserver les premières lunettes d'Anthyllide dont il a fait remplacer les verres de correction par de simples verres sans particularités.
Style vestimentaire Classique, il apprécie tout de même les duos costumes/cravates (lorsqu'il ne porte pas son uniforme militaire, bien sûr).

gifcarry me home
Where flowers bloom so does hope.
Lady Bird Johnson

▬ Dahlia a un tempérament sérieux et très ordonné. Il ne supporte pas le désordre...

Il est vrai, Dahlia a une vie bien rangée, bien assimilée à des cases pour chaque chose de son existence. Il aime cet aspect clair et net de son quotidien et tâche de s’y tenir – rien ne l’agacera davantage que des dossiers mal fermés qui traîne – car ainsi il a l’impression d’exercer un total contrôle sur sa vie. Il ne laisse que très peu de place à la surprise et l’inattendu et préfère largement que tout soit prévu à l’avance. Comprendre par-là que la moindre petite faille dans ses prévisions a tendance à le faire paniquer et perdre ses moyens s’il se retrouve totalement bloqué par ses craintes-ci. Une sorte de cercle vicieux, en gros. C’était bien sur le papier ; en application c’est vite le bordel.

▬ ... ni les gens qui ne s'impliquent pas dans ce qu'ils font. En effet, Dahlia est une personne motivée qui se lance toujours à fond dans ce qu'il entreprend.

Dahlia, pour être toujours très impliqué dans ce qu’il fait, attend forcément que tout le monde marche au même rythme que lui. C’en est souvent épuisant, tant pour lui que son entourage, qui n comprend pas forcément l’intérêt d’une pareille motivation. Mais ainsi est Dahlia, il n’a pas encore compris que chacun va à son rythme – alors qu’il est souvent le premier à avoir besoin d’un temps de réflexion profond lorsqu’un imprévu pointe son nez – et que parfois, les personnes les plus sérieuses ne sont pas forcément celles qui rendent toujours les dossiers à heure fixe. C’est un pan de sa personnalité qu’il va devoir travailler tôt ou tard, sans doute. En attendant, il se démène donc dans le cadre de son travail mais aussi pour supporter sa sœur incarcérée, pour faire son train de vie autant que faire se peut, pour cacher ce qu’il ressent au plus profond de lui…

▬ En revanche, il est indépendant et sait se débrouiller par lui-même, surtout qu'il ne manque pas de confiance en ses capacités.

N’ayant jamais vraiment eu la reconnaissance de la part de son père, Dahlia a donc rapidement dirigé son énergie vers quelque chose de plus utile, comme par exemple se prendre en main comme un grand. Il sait gérer une maison, mais pas que ! Beaucoup de problèmes administratif qui peuvent paraître complexes ne le seront en aucun cas pour lui. Il sait qui appeler, à quel moment et comment appeler. Le côté pratique de travailler aux affaires internes, sans aucun doute. Il n’a besoin de personne et se sent parfaitement bien dans ses baskets depuis qu’il a pris son indépendance de la maison familiale, pour tout dire. Cela rejoint son désir d’avoir un contrôle optimal sur sa vie ; il est le seul maître à bords, selon lui.

▬ Melting-pot indéfinissable.

Il a quand même un foutu caractère ✗ Il ne se laisse pas marcher sur les pieds ✗ Comme tout le monde, il a aussi des côtés sombres, rongés par la colère et la rage issues de pleins de choses frustrantes ✗ Il aime tout particulière écouter de la musique classique sur son tourne-disques pour se détendre ou travailler ✗ N'a pas un avenir défini ✗ Plus fragile d'esprit qu'il ne l'imagine ✗ Se pense à l'abri des pétages de plombs alors que non ✗ En gros, il est humain et se connait mal lui-même, c'est tout.

Crédit descriptions
Dahlia est une erreur. Presque. Un peu.
Mais remettons les choses en contexte. La famille Lindbergh, bien que n’étant pas spécialement dotée d’une richesse infinie, a su s’imposer dans des sphères d’influences depuis plusieurs générations. Ainsi, il est aisé de dire qu’ils ont ‘le bras long’ car bien que discret, leur pouvoir est tout de même bien présent. Il n’y a qu’à voir leurs possessions diverses et variées ; le leitmotiv américain étant de montrer sa richesse comme étendard aux yeux de tous, pas difficile de deviner à quel point leur puissance règne, latente.

Mais revenons à Dahlia. Il est le troisième enfant et unique fils d’Oak Lindbergh, lui-même jeune frère d’Alder Lindbergh, principal héritier de la lignée. S’il y a attardement sur ce point de détail, c’est parce qu’il est important pour la suite des événements. En effet, par souci d’héritage, un accord avait été passé entre les deux frères Lindbergh ; Oak pourrait avoir une descendance à la condition qu’elle ne soit composée que de filles (bonnes à marier, donc). Les descendants mâles reviendraient donc à Alder. Le contrat muet passé, chacun des frères fit donc sa vie. Oak se maria à une belle jeune femme, fille d’un riche exportateur nautique.

Brier, même si n’étant nullement amoureuse de son époux – n’oublions pas le terme arrangé de cette union – éprouvait malgré tout pour ce colosse une tendre et sincère amitié. Ainsi, elle observa avec une piété presque religieuse ses obligations d’épouse envers ce dernier. Elle mit tout d’abord au monde deux enfants, deux filles. Anthyllide et Camélia. Deux  femmes splendides en devenir et qui déjà très jeunes manifestait un vif intérêt pour le monde des affaires. De quoi ravir leur père qui voyait en elles de merveilleuses héritières.

Brier tomba une nouvelle fois enceinte et comme pour les grossesses précédentes, nul ne voulut savoir le sexe de l’enfant ; persuadée que là encore il s’agirait d’une fille. Raté. Ainsi naquit Dahlia, deux ans après Camélia, quatre après Anthyllide. Le choc fut rude. Oak n’offrit presque aucune attention à son fils et Brier su qu’elle avait commis bien malgré elle une sorte d’erreur. Malgré tout, elle aimait son enfant et en prit soin comme elle l’avait fait pour les sœurs de son petit garçon auparavant. Il fut prénommé Dahlia, donc. Un nom qui avait été prévu pour une petite fille et que personne ne remplaça. Sa mère tenta vaille que vaille de créer un lien avec Oak en donnant le nom de sa belle-mère à son fils en tant que second patronyme ; rien n’y fit.

Une fois de retour à la maison, Brier fut sommée d’essuyer une opération de ligature afin d’éviter tout problème de ce genre une fois encore. Bien que dévastée, elle obtempéra, sans doute poussée par la culpabilité d’avoir déçu l’ami qu’elle avait réussi à se faire en la présence d’Oak.

Dahlia ne grandit pas vraiment entouré comme il aurait dû l’être. A vrai dire, hormis son personnel de maison, il n’y avait bien que sa mère et sa sœur la plus âgée, Anthyllide, pour s’occuper de lui. Non pas qu’il ne s’entendait pas avec Camélia, mais cette dernière ne sut jamais vraiment comment montrer ses sentiments fraternels envers son petit frère. Résidait donc entre eux une cohabitation passive ; non pas forcée, mais presque. Pour autant, cela semblait suffire à l’enfant qui ne se plaignit jamais.

Jeune, il fait la rencontre de celle qui deviendra sa meilleure amie. L’enfance était encore candide. Il développera pour elle ce qu’il penserait être de forts sentiments une fois l’adolescence atteinte. Aujourd’hui encore, bien que n’ayant jamais eu de réponse à ses ‘sentiments’ et le fait qu'ils se soient éloignés l'un de l'autre, Dahlia continue de vouloir la protéger autant que faire se peut. Même s'il est assez inefficace à la tâche et s'en veut terriblement...

Il n’y a guère eu de véritable drame dans la vie de Dahlia. Pas d’un point de vue strictement personnel, en tout cas. Autrement, s’il devait y avoir un seul point un peu traumatisant dans sa vie, ce serait sans aucun doute l’incarcération de sa sœur ainée, Anthyllide. Elle était accusée de meurtre sur la personne de son conjoint et à vingt-deux ans à peine, précipité dans l’Enfer carcéral. Ce qui choqua Dahlia, plus que la nouvelle de la raison invoquée pour l’incarcération, ce fut que personne dans sa famille ne sembla réagir. Son père resta de marbre, sa mère eut une expression perdue, comme si le monde lui tombait sur la tête ; et Camélia, pour ce qu’il en savait, pleurait toutes les larmes de son corps. Mais pourquoi personne n’allait voir Anthyllide ?

Finalement, las de se poser des questions existentielles, il vint la voir, lui, de son propre chef, à la prison. Là, dans le parloir, à travers la vitre blindée, il maudit et jura toutes les instances qu’il connaissait, sa sœur le regardant avec une tendre œillade et un sourire reconnaissant. Il ne put rien faire pour elle à part dire qu’elle était innocent –il l’a croyait lorsqu’elle le lui disait n’avoir rien à voir avec ce meurtre. Personne ne l’écouta. Comme d’habitude. Alors, murissant un projet en quelques années, lorsque Dahlia eut l’âge requis, il partit faire ses grades dans l’armée. Son père s’y était vivement opposé. Ce n’était pas un métier suffisamment distingué pour son fils, semblait-il. Et puis Anthyllide aussi avait rejoint l’armée et il fallait voir où cela l’avait mené. Mais Dahlia s’était épanoui depuis son enfance, âge où son père le terrorisait par sa simple présence charismatique. Ce fut la première fois qu’Oak donna un avis clair au sujet de Dahlia et donc la première fois que Dahlia s’opposa à lui, non sans avoir les mains tremblantes dans son dos.

Il quitta le domicile familial peu de temps après et n’y revient que rarement, encore aujourd’hui. Il avait bon espoir qu’en épousant la même carrière qu’Anthyllide – qui avait été responsable des investigations internes – il puisse peut-être se mettre à sa place un jour et comprendre comment elle en était arrivée là. Après tout, sa place dans l’armée, à elle n’avait été négociée qu’à travers le mariage arrangé organisé par Oak lui-même. Désormais en prison, la place de première héritière échouait donc à Camélia. Dahlia espérait ainsi avoir un peu plus le champ libre. Et, étonnamment, si l’on fait abstraction de ses fiançailles – qu’il a apprises en même temps que tout le monde – avec une jeune femme de bonne famille, trempant dans les sponsors, il peut dire s’en être sorti plutôt bien jusqu’alors.

Mais Dahlia restait également un bourgeon quelque peu sensible à la marée de ses sentiments. Il n’avait pas le choix au sujet de ses fiançailles, devant passer par le même chemin que ses ainées ; à cela il s’était résigné. Mais ce qu’il ressentait en présence de sa meilleure amie le torturait sans cesse un peu plus lorsqu’il prenait le temps d’y réfléchir. Pourtant, au fond de lui il savait. Rien de cet ordre ne se passerait jamais entre eux. Et cela le plongea à quelques reprises dans une profonde lamentation. D'autant que depuis le cap fatidique des seize ans, ils ne s'étaient plus vu que très peu, confirmant au jeune homme ses craintes enfouis; et si elle ne voulait plus le voir? Avait-il été un si mauvais ami?

Ce fut ainsi qu’un jour, des collègues lui proposèrent d’aller boire un verre après le service, pour lui ‘remonter’ le moral. Avec une certaine réticence, Dahlia accepta pourtant. Sauf qu’il se retrouva seul dans un bar un tantinet glauque – pour ses critères de petit héritier désaimé, en tout cas. Il reçut un message de ses camarades ; soirée annulée pour cause d’intoxication alimentaire de l’un deux. Youpi. Et prévenir avant, jamais ? Apparemment, non.

Mais Dahlia estimait qu’il avait fait le chemin pour se changer un peu les idées, pas pour faire demi-tour maintenant. Alors, bien qu’étranger dans un tel contexte, il vint prendre place au bar et commanda une boisson. Puis deux. Puis trois. Le tout en broyant du noir sur sa relation avec sa meilleure amie. Il ne pouvait pas lui en vouloir à elle après tout. Elle était libre d’aimer qui elle voulait, comme elle le voulait. Le problème, c’était lui, c’était Dahlia. Comme toujours. Comme d’habitude. Comme depuis sa foutue naissance.

Ce fut ainsi qu’il fit la connaissance d’Ezra. Un homme –très- grand, l’air affable et aux yeux de loup. Dahlia était au bord des larmes lorsque le brun était venu lui parler la première fois. Et pourtant, une interaction de ce genre lui fit le plus grand bien. Invitant donc le susnommé à s’assoir à côté de lui, Dahlia lui offrit un verre en même temps qu’il demandait à ce que l’on recharge le sien.

Ils parlèrent longtemps, si longtemps que le bar ferma alors qu’ils quittaient seulement leurs assises. C’était la première fois que Dahlia se confiait vraiment à une personne qui n’était pas de son entourage. Et les bienfaits de cette rencontre furent absolus. D’ailleurs, le Lindbergh s’étonna lui-même en proposant à Ezra d’échanger leurs numéros, pour se revoir, peut-être ? Oui, pour discuter, sans doute. C’était l’idée de base. C’était.

Car si Ezra et Dahlia se revirent souvent alors et devinrent proches, jamais ô grand jamais Dahlia n’aurait un jour imaginé se réveiller un matin aux côtés du fleuriste… entièrement dévêtu. Un coup de sang le prit immédiatement tandis qu’il cherchait à se remémorer sa soirée de la veille. Ah oui, il était – encore – déprimé, avait appelé Ezra pour venir le voir, discuter, avait faire l’emplette d’une bouteille de vin pour s’excuser de s’incruster et avait attendu que le fleuriste en ai terminé avec sa composition, fouloir sur le nez pour éviter le pollen de la boutique. Et ainsi il s’était réveillé.

Il avait eu l’impression que son estomac se nouait sous les sentiments divers et variés par lesquels il était assailli alors. Il quitta les lieux aussi discrètement que possible, ne pouvant échapper malgré tout au réveil d’Ezra. Mais il choisit la fuite malgré tout, mettant ainsi à terme à plusieurs mois ‘d’amitié’. Il ne le recontacta plus pendant un long moment suite à cela. Il avait fait sa vie comme il le pouvait, entre l’armée et ses obligations autres. Il avait récemment – enfin- rencontré sa fiancée ; une jolie poupée répondant au nom d’Opale. Elle semblait au moins autant ravie de cette union forcée que lui. Mais plutôt que se détester l’un l’autre, ils choisirent d’essayer. Dans le pire des cas, ils auraient une belle amitié, c’était déjà bien, non ?

Non. Absolument pas.
Mais Dahlia ne le réalisait pas.

Ils se revinrent, avec Ezra. Mais nullement dans le plus plaisant des contextes puisque le brun aida Dahlia et Opale à se débarasser de crétins se pensant capables d'avoir l'avantage à six contre un.

En toute honnêteté, Dahlia ne se souvient plus très bien de la suite des événements si ce n'est qu'après avoir été invité par Opale au restaurant où Dahlia et elle devaient dîner, Ezra avait quitté la table plus tôt que les deux autres compères. Là, Opale devant partir pour des raisons personnelles, Dahlia et Ezra s'étaient retrouvé seuls dans l'arrière boutique du Linwood. Opale voulait des dahlias.

Ils finirent après une prise de bec par s'étreindre avec force et fureur dans cette arrière boutique. Lorsque Dahlia le réalisa, il voulu fuir, encore. Et cette fois, c'est aussi sur son âme que cette décision laissa des traces. Bien décidé à se 'reprendre', il ne revit plus Ezra pendant des mois, encore.

Et puis...
Anthyllide sortait de prison.
Lorsque Dahlia avait reçu cet appel de sa mère en plein milieu de son service, il avait d’abord hésité à répondre – après tout il n’était pas censé le faire lorsqu’il travaillait – mais sa mère ne l’appelait jamais pour rien. C’était important. Aucun doute possible à ce sujet. Alors, plutôt que de la renvoyer vers sa messagerie, Dahlia parti s’isoler dans une pièce non occupée et décrocha son portable, la fébrilité aux bouts des doigts.

« …Maman ? »
« Dahlia ! Oh Dahlia je suis si heureuse que tu décroches ! »
« Qu’est-ce qui se passe ? Quelque chose de grave ? »
« Oh ! Je… Non ! Enfin oui, mais non ! »
« …Maman ? »
« Ta sœur sort de prison ! »

Silence.

« …C’est… C’est vrai ? »
« Oui ! »

Sa voix était chevrotante, contrastant avec celle de sa mère, débordante d’énergie. Dahlia avait l’impression que le temps venait de s’arrêter autour de lui. Les mots suivant restèrent bloqués dans sa gorge, il était incapable de dire quoi que ce soit de plus. De l’autre côté de la ligne, sa mère insista alors, inquiète de n’avoir aucune réponse.

« Dahlia ? Dahlia mon chéri, tu es toujours là ? »

Il sursauta, reprenant pied avec la réalité.

« O-Oui ! Je suis là maman. »
« Elle sera remise en liberté dans deux jours ! Ton père a même accepté d’aller la chercher pour passer un peu de temps avec elle. »
« …Tiens donc, il sait comment être un père, lui , maintenant ? »
« Dahlia… »
« Peu importe. J’irais aussi et ce n’est pas négociable. »
« Oh tu sais, je ne pense pas qu’il tentera de t’en empêcher. »
« Il n’a aucun intérêt à agir de la sorte. Je viendrais chercher Iris pour les rejoindre. »
« Parfait ! J’ai encore quelques détails à régler à la maison, mais je vous rejoindrais aussi en fin d’après-midi ! Il faut absolument que Camélia puisse venir aussi. Je vais tout faire pour, en tout cas ! »
« D’accord maman, faisons comme cela. Je dois te laisser maintenant, il faut que je retourne travailler maintenant. »
« Oh oui, bien sûr ! Que je suis sotte ! Retourne vite à tes occupation mon amour. »
« Je te dis à ce soir maman, je passerais sans doute à la maison après le travail. »
« Très bien, je t’attendrais ! »
« A ce soir alors. »
« Oh, Dahlia ! Attends ! Une dernière chose avant que tu ne raccroches ! »
« Oui ? »
« Ton père t’aime, tu le sais ça, n’est-ce pas ? »
« Hum. Ce n’est pas la question pour le moment. Nous en rediscuterons plus tard maman, je dois vraiment y aller. »
« Je comprends. Bonne journée à toi Dahlia. »
« Merci, toi aussi maman. »

Raccrochant le téléphone, Dahlia se laissa choir un peu contre le mur le plus proche, en proie à une vague d’émotion. Il était… Heureux. Oui. Soulagé aussi. Il n’en revenait pas. C’était un rêve éveillé. Et s’il était endormi alors il ne voulait jamais avoir à rouvrir les yeux. Anthyllide était libre. C’était un miracle. Il songera à remercier son avocat comme il se devait de le faire.

Frictionnant ses yeux pour éviter aux larmes y étant réfugiées de s’en échapper, Dahlia prit une grande inspiration et sorti de sa cachette, retournant à ses office. La journée se déroula sous les meilleurs points de vue, Dahlia avait un moral d’acier et rien n’aurait pu le mettre à mal. Il ne pensait plus à rien. Ni les terroristes, ni ses secrets, ni même Ezra. Il n’y avait plus qu’Anthyllide qui comptait pour l’heure. Il lui tardait tant de revoir sa sœur tant aimée, de la serrée dans ses bras, de lui dire de vive voix combien il l’aime. Il avait l’impression que tout n’avait été qu’une affreuse éternité jusque-là.

« Tonton Dayaaaaaaaaaaaa ! »
« C’est Dah-li-a, ma chérie, Dah-li-a ! »
« Da…Ya ! »

Il rit. Iris a toujours ce petit retard de prononciation qui la rend adorable aux yeux du jeune homme. Elle est apparemment aussi ravie de le voir que lui de la retrouver. Sa perle, son rayon de soleil ; la fille d’Anthyllide, sa nièce tant aimée.

Elle lui saute dans les bras, il la soulève aussi haut qu’il le peut. Elle rit, il rit. C’est un moment magique, parfait.

« On va retrouver ta maman ? »
« Oh oui !! Maman m’a beaucoup manqué, tu sais ? »
« Je m’en doute ma puce, elle m’a manqué aussi. »
« On y va ! On y va ! Aller ! »
« Oui oui, allons-y ! »

Brier enlace Dahlia, son fils dont elle est si fière, et le laisse partir avec sa petite fille. L’enfant de six ans à peine tient fermement la main de son oncle, tout en n’ayant de cesse de lui parler de tout et de rien. L’alchimie entre eux fut immédiate, déjà bébé, elle avait eu un coup de cœur pour le cadet de sa mère. Et leur relation n’avait jamais été assombrie jusqu’alors.

« Et pis regardes, j’ai fait un beau dessin ! »
« Oh ? Qu’est-ce qu’il représente, ton dessin, dis-moi ? »
« Eh bah mon dessin, c’est un monstre avec plein de bras qui fait une blague à un monstre avec pleins de z’yeux ! »
« Wouah, tout ça ? »
« Ouip ! Mais bon, le monstre avec pleins de z’yeux, il avait aussi un n’œil au bout de la queue, du coup le monstre avec plein de bras il a pas pu finir sa blague ! Hihi ! »

Dahlia a un sourire tendre ; il aimerait bien retomber en enfance, lui aussi, lorsqu’il avait le même âge qu’Iris et que toutes les responsabilités qui incombe aux adultes ne le concernaient en rien. Mais en la compagnie de sa nièce, il redevient un enfant, un peu, lui-aussi. Alors il en profite un peu, sans réserve.

« Oh, regardes, Iris ! Des ballons ! »
« Où ça ?! Où ça Tonton Daya ?! »
« De l’autre côté de la rue, là-bas ! »
« Ah ouiiiiii ! Des ballons ! »
« Tu en veux un ? »
« Je peuuuux ? »
« Oui, choisis celui qui te fait plaisir, je te l’offre. »
« Merciiii ! Moi je veux un ballon Rocabot ! »

Il l’emmène vers le stand et lui fait cadeau du fameux ballon d’hélium tant désiré. Iris se jette alors au cou de Dahlia qui renouvelle son embrassade autour de sa princesse rien qu’à lui.

Les trois adultes étaient assis à la table d’une terrasse richement décorée, dans les quartiers huppés d’Astrophel. Dahlia participait avec un certain détachement vis à vis de son père à la conversation. Il savait néanmoins que si Anthyllide n’avait rien dit à ce propos, elle était rassurée qu’il soit là, en présence. Pour faire écran, un peu, entre elle et leur géniteur. Oak, surprenament, invitait pourtant Dahlia a participé plus vivement aux échanges, chose que le jeune homme, à défaut de ne pas comprendre, apprécia. C’était un geste rare et qu’il n’avait plus attendu de la part de son père depuis… il ignorait quand exactement. La simple présence du chef actuel de la branche seconde des Lindbergh était en soit un petit miracle et Dahlia se garda de tout commentaire à ce propos.

La main tendrement posée sur celle de sa sœur ainée, il avait sur le visage un sourire chaleureux. Anthyllide avait été si amaigrie par son séjour en prison… C’était à peine s’il la reconnaissait. Ses doigts quittèrent leur perchoir de chaire pour venir effleurer la joue de son ainée, avec une infinie tendresse. Elle s’était littéralement jeté sur lui en le voyant arrivée, serrant son petit frère aussi fort que ses bras le lui permettait et délivrant au creux de son oreille des vagues de « Je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime… » à n’en plus finir.

Finalement, les voilà assis, à essayer de restaurer le lien qui avait un jour existé entre Oak et sa fille ainée. S’il refusait de lui rendre la place d’héritière principale – ce dont elle se fichait bien – il acceptait de lui accorder un droit de retour au domicile familial, le temps tout du moins qu’elle puisse retrouver une situation convenable pour elle et sa fille. Iris vivait depuis bien trop longtemps chez ses grands-parents, seule. Elle avait besoin de sa mère, maintenant plus que jamais.

L’enfant était restée assise sur les genoux d’Anthyllide une bonne heure, ne voulant lâcher cette silhouette qui lui avait tant manqué. Sam ère passa ses doigts fins dans sa belle chevelure blonde, la même que la sienne. Iris parla donc de son dessin, mais aussi de son ballon et du fait que Dahlia était le meilleur des oncles de la planète, à son sens. « Et bah même que les autres oncles c’est tous des gros nuls, bouh ! » Dahlia et Anthyllide avaient ri de concert ; Oak s’était contenté de sourire en coin.

Ils en étaient à la troisième tournée de boisson lorsqu’Iris voulu aller se dégourdir les jambes. Sautant de son assise, la petite, toujours sous étroite surveillance de sa mère, son oncle et son grand-père, ne faisait que s’éloigner un tout petit peu de la table, jouant sur la place toute proche.

« Elle est resplendissante… Ma si jolie petite fille. »
« Elle tient énormément de toi, Anthy’. Et tu lui as manqué. »
« Je sais Dahlia, je sais… Nous avons tant de choses à rattraper elle et moi. Je n’ai pas l’intention de perdre une seule seconde de sa présence dès que nous serons rentrés ! »

Sourire. Oak entama alors un nouveau sujet de conversation. Les attentions divaguaient un peu ; rien ne pouvait arriver de mal, c’était certain.
Mais brusquement, des chouinnements attirèrent l’attention de la tablée. Iris ne parvenait plus à attraper son ballon, donc la corde était prise dans un buisson non loin. Les yeux de la fillette, embués de larmes, ne manquèrent pas de faire réagir. Anthyllide voulu se lever pour porter assistance à sa fille, mais Dahlia la devança, dans un geste souple, fluide.

« Laisses, Anthy. Je m’en occupe, reste avec notre pèr-… Restes avec papa. »

Un regard indéchiffrable d’Oak et une bonne volonté de Dahlia avait été perçus. Anthyllide se rassit alors, faisant totalement confiance à son cadet pour gérer la situation de crise rencontré par la petite précieuse.

Dahlia s’approcha du félon buisson, donc, et pour sécher les larmes d’Iris, usa d’un peu de ses mises en scènes.

« Monsieur le buisson, ayez l’amabilité de rendre son bien à la jeune demoiselle que voici, non mais ! »

Il se saisit de la cordelette et la rendit à sa nièce, s’agenouillant à sa hauteur pour lui caresser la tête. Ceci fit, leurs regards azurés se confrontèrent et ils rirent à l’unisson.

Jusqu’à ce qu’on onde de choc ne les couche par terre, tous les deux.

Boom.

Les deux compartiments faits de bois noir et précieux furent descendus au cœur du creux prévu à cet usage. Déjà, les employés des lieux rejetaient de la terre par-dessus, afin de finaliser la cérémonie qui s’était alors tenue ici.

Dahlia observait tout cela d’un air absent, vide. Creux. Aussi creux que le trou dans lequel on venait de placer les cercueils de son père mais aussi d’Anthyllide. Comment tout cela avait-il pu se passer ainsi ? Il y a encore deux jours, Anthyllide sortait tout juste de prison et la famille allait enfin pouvoir recouvrer de ses blessures internes. Ce genre d’événements n’était pas supposé arrivé, n’était pas supposé venir faucher Oak et Anthyllide de la sorte.

Et pourtant… Une bombe.

Si Dahlia s’en était sorti, c’était de justesse. Il le réalisait bien. Sur sa joue étaient présente trois entailles, déposées là par un projectile tranchant, juste après l’explosion. Il n’en avait cure ; ayant la sensation de ne plus rien ressentir, justement. Il était comme anesthésié. Sa nièce n’avait rien eut puisque protégée par le corps de Dahlia du moindre impact, mais cela ne signifiait pas qu’elle en était ressorti indemne. La pauvre enfant était traumatisée, gardée pour le moment par la nourrice, au domicile familial.

Si seulement il avait laissé Anthyllide se lever, plutôt que de vouloir toujours agir avant tout le monde, elle serait probablement vivante et heureuse avec sa fille. Pourquoi avait-il fallut que les choses se déroule ainsi ?

Dahlia sent une présence qui l’entoure. Puis une seconde. Lorsqu’il sort de sa torpeur, il réalise que c’est sa mère et son autre sœur, Camélia – qui n’avait jamais été si proche de lui jusqu’à aujourd’hui – qui l’enserrent ainsi. Nul autre n’ose bouger. Elles pleurent à chaudes larmes.

« Dahlia…. Comment je vais faire sans ton père et Anthyllide ?! Comment je vais faire Dahlia ?! »
« Je… »

Je ne sais pas. Dahlia ne sait quoi répondre si ce n’est qu’il ne sait pas. Il en a assez, il est fatigué. Pourquoi est-ce qu’à chaque fois qu’il ne sait dans quelle direction avancer, il ne sait dire que ce genre de chose ? Il est épuisé, il n’a plus dormi depuis l’attentat. Les calmants ne font aucun effet sur lui. Il a froid.

Mais pour donner le change, il n’a pas le choix. Il ne peut pas pleurer. Pas lui. Pas maintenant. Il est le pilier sur lequel repose sa mère et Camélia, il ne peut pas se permettre de leur faire faux bond. Alors, il prend sur lui. Il se mord la langue à sang pour tenir pied avec la réalité et enlace les deux femmes de ses bras protecteurs. Tout est fini, de toute manière. Bientôt tout le monde sera rentré chez soi, y compris Dahlia. En plus, il commence à pleuvoir.

La cérémonie funéraire achevée, chacun regagne le véhicule dans lequel il est arrivé. Dahlia prend bien soin de raccompagner sa mère au domicile familial, demandant à Camélia de bien vouloir rester avec elle pour quelques jours ; chose que cette dernière accepte volontiers. Il assure qu’il repassera demain, que tout ira bien. Il le pensait aussi, il y a encore deux jours ; il s’était trompé pourtant. Mais il ne veut plus y penser.

Alors, lentement, il tourne les talons après une ultime enlaçade. Il dit à sa mère de ne pas hésiter et de l’appeler si jamais il y a quoi que ce soit, qu’il sera là en un clin d’œil. Brier obtempère, vaincue. En moins d’une minute elle avait perdu son mari et sa première née. Il ne pouvait sans doute pas y avoir pire aujourd’hui.

Alors, Dahlia est rentré chez lui.
Et son cœur, lui, achevait de se scinder en un milliards de débris.

Lorsqu'il fut remis de ses émotions, il parti en enquête. Son chemin croisa celui d'Ezra, pour ne pas changer. C'était toujours comme ça, toujours dans cette tristesse pathétique qui leur collait à la peau.

Il fini par apprendre que le Linwood c'était fait avoir par son dealer. Et que ce même dealer était l’instigateur de la bombe ayant tué des dizaines de personne. Probablement que sa présence et celles de ses proches n'avait tenu de la coïncidence seulement. Mais cela n'empêchait pas Dahlia de vouloir se venger. Personnellement.

Il retrouva le fameux John Smith.

Ce que l’ivresse avait de commun avec la tristesse, c’était que ces deux entités pouvaient pousser les êtres humains, doués d’une conscience, à sombrer dans de sombres apanages, de noirs penchants. Oh, oui, l’on pouvait être ivre de tristesse, au point de désirer voir le sang couler le long de bras entaillés ; comme si, en s’écoulant de la sorte, le venin de la douleur et de la peine pouvait quitter le corps à tout jamais. En même temps que la vie. Car oui, cela aussi était une chose commune à ces sœurs infernales. Les deux pouvaient se révéler dangereuses pour la santé. Néfastes. Et bien souvent, ce n’était que lorsqu’il était trop tard que les choses de cette gamme-ci était réalisées convenablement.

Dahlia était enivré de ce poison, de ce nectar corrosif pour son âme. Pour autant, il était parfaitement conscient des choses qui se préparaient devant lui ; il en était le chef d’orchestre. Presque. Car s’il y a une différence notoire entre tristesse et ivresse, c’est que la première ne peut justifier que l’on tombe ouvertement dans les abyssaux tréfonds de l’âme humaine. Non, l’alcool n’étant pas présent sous sa forme consommable dans ce dessein-là, il ne pouvait servir de justification le lendemain matin pour tenter d’effacer ce qui aurait pu être dit de trop, fait de trop. Les paroles et les gestes qui s’échappent du conscient n’avaient pas places ici-bas. Il n’y avait que les rebords tranchants d’une âme grisée, esseulée. Un retour de flammes pour le moins glacé.

Les informations qu’il avait compilées le menèrent donc dans une ruelle, légèrement excentrée du centre-ville. La planque idéale pour un ramassis d’épaves en tout genre. Et de leurs dealeurs, bien entendu. Pourtant, Dahlia n’était pas effrayé. Son regard n’était que le reflet de sa concentration, sa détermination à faire payer l’instigateur de cet attentat à la bombe. Si les yeux étaient bel et bien le miroitement de la plus intime part du corps possédé, alors l’âme du Lindbergh n’était rien de plus qu’une colonne d’acide et d’amertume ; une mer si calme en apparence mais prête à tout dévorer sur son passage si elle venait à être libérée.

Au fond, il voulait régler les choses par lui-même. Personne ne devrait être au courant. Il pénétra dans la gorge de cet endroit, traversant les volutes de fumées et de condensation, pareil à un spectre qui connaitrait ces lieux par cœur.

Il ne lui fallut pas plus d’une vingtaine de mètres pour tomber sur trois individus, dont l’un était clairement le supérieur plus ou moins hiérarchique des deux autres. Parfait.

« John Smith ?
- Il paraît. Qui le demande ?
- Je vais vous demander de bien vouloir mettre vos mains en évidences pendant que je procède à votre arrestation. »

L’homme, qui ne lui avait accordé que peu d’attention jusque-là, releva la tête, toujours quelque peu masqué par les ombres projetées des illuminations artificielles.

« Ahah, t’es un marrant toi, tu veux jouer aux justiciers, c’est ça ? Très bien alors, fais-moi rire un peu, de quoi suis-je accusé, exactement ?
- Vous voulez dire hormis votre recel de produits illégaux ?
- Oui.
- De meurtre. »

Il parut se figer. Dahlia ne chercha pas à décrypter cette expression. Perte de temps inutile. Mais il comprit rapidement que nul ici ne se plierait à sa requête. Tout du moins, pas gentiment.

« Oh, et bien… Désolé pour toi mon gars mais on va dire que je vais te rajouter sur la liste, dans ce cas. J’ai pas trop de temps à perdre en parlotte inutile, tu vois ? »

Il fit un mouvement de tête en direction des deux autres caïds qui jouxtaient ses flancs jusque-là. Ils quittèrent leurs appuis sur le mur et se dirigèrent d’un pas sans équivoque vers le militaire. Soit. Si manière forte ils voulaient, ils allaient être bien reçu.

D’apparence extérieure, beaucoup prenaient à tort Dahlia pour une jeune homme fragile, prompt à être brisé au moindre coup un peu trop fort. Il n’en était rien. Car s’il n’avait pas épousé la carrière militaire par amour de la fonction, Dahlia s’était donné corps et âme aux entraînements, aussi durs aient-ils pu être. Il était une arme vivante, une relique de bataille qui ne se laisserait pas écrasée par le premier venu réclamant domination sur sa personne.

Il leva la tête vers le premier arrivant, légèrement plus grand que lui. Mais son regard ne reflétait toujours rien. Pas la moindre émotion. Il n’y avait qu’une glace épaisse au fond de ces grands iris clairs. Un froid polaire.

Il n'ajoute pas un mot de plus mais ses lèvres furent un instant déformées par un rictus de mépris. Un poing venait d’être levé puis lancé dans sa direction. Prévisible. Alors, d’un geste souple, il pivota, attrapa le bras de son premier agresseur et effectua une traction sur le côté, de manière à déboiter le coude de son cocon osseux. Un hurlement fendit l’air. L’agresseur termina sa course à genoux, par terre. Fragile.

Le second s’arma d’une lame pour essayer de taillader Dahlia de manière aléatoire. Il fut désarmé tout aussi aisément et son crâne rejoignit alors le mur de brique le plus proche, retentissant d’un terrifiant craquement. Hors-jeu. Cela ne prit même pas une minute au militaire de profession pour se tenir à l’écart de ce genre de danger. Son œil affuté vint se poser sur la silhouette prise de soubresauts, tout à coup. John Smith entama un volte-face pour mieux s’enfuir. Pitoyable.

Il accéléra donc le mouvement de ses muscles et devança le dealeur sans trop de problème. Ceci fait il s’arrangea pour couper net sa course folle et frappant dans la première rotule à sa portée. A genoux devant lui. Il voulait le soumettre. C’était parfait. Une légère fumée s’échappait de ses mains, chaleur condensée en un point bien précis.

Satisfait, il laissa le côté carnassier et neuf de sa personnalité prendre le dessus, un court instant. Ses doigts vinrent alors se refermer sur le col de l’individu dont il n’avait pas encore bien aperçu le visage et il le força à remonter à autant de sa figure à lui. Il voulait imprimer dans le fond de ses yeux les traits de celui qu’il jugeait responsable de sa folle ivresse de malheur.

« Alors, Monsieur Smith, qu’est-ce que vous avez à dire pour v- »

Mais Dahlia ne put finir sa phrase. Pas totalement, en tout cas. « …Blaze ? ».

Un nom. Blaze Lennington. Il avait été l’homme qu’Anthyllide avait épousé, par noces arrangées, comme la coutume familiale l’exigence encore. Mais il était surtout celui qui avait été déclaré mort et par le biais duquel sa très chère sœur ainée était tombée en prison. Dahlia ne comprenait plus. Il était perturbé. D’un seul coup, la rigidité de ses traits s’était retrouvée décousue. Ses pupilles tremblaient sous la surprise, de même que ses poings.

« Oh, tiens, Dahlia ! Ça pour une surprise, j’t’avais pas reconnu. Pourtant, maintenant que j’te regarde de plus près, t’a pas vraiment changé, faut dire.
- Qu’est-ce que tu fais là ? C’est quoi ce nom, ces occupations ?
- Depuis quand t’es ma mère ? J’ai pas de compte à te rendre.
- Mais tu es censé être…
- Mort ? Ouai j’sais, les mecs qui m’ont aidé à disparaître son plutôt doués dans leur domaine. Du coup je me suis pas barré de New York, je m’étais dit que j’en avais fini avec les Lindbergh. Faut croire que non. Vous êtes des chiendents jusqu’au bout, vous. Tous autant qu’vous êtes. »

Après la surprise monte la rage. La bête commence à tirer sur ses chaînes, Dahlia le sait, il le sent parfaitement. Il ne comprend pas tout mais le peu qu’il obtient lui suffit pour l’heure. Sa respiration voit son rythme se dégrader.
« POURQUOI T’AS PAS ETE LA POUR ANTHYLLIDE ?! POURQUOI TU L’AS LAISSÉ CROUPIR EN PRISON ?! C'ÉTAIT TA FEMME !
- Ma femme ? Tu parles oui, c’était tout juste si on pouvait s’encadrer, elle et moi. J’allais quand même pas suer sang et eau pour sortir une pouffiasse dans son genre d’une cellule où elle avait mérité d’atterrir. »

Le coup de poing s’abattit sur cette figure avec intensité et violence. Dahlia remonta bien vite sa main, pieusement fermée, de manière à relancer une offensive. Mais l’autre se mit à rire.

« Ce que tu peux être con, Dahlia. T’as vraiment pas changé, t’es toujours le pleurnichard qui court après sa sœur, le mouton noir de la famille. Pas vrai ?
- …
- En même temps, t’aurais eu le bon goût de naître gonzesse aussi, tout ça ne serait peut-être pas arrivé. C’est vrai ça, j’t’aurais baisé et on aurait pu éviter tout ça. De base j’devais épouser la plus jeune. Mais non, madame à fait un caprice donc la grande sœur l’a couverte. Quel gâchis. C’est vrai qu’elle était plutôt bien gaulée, ta frangine.
- LA FERME !
- Oh, attention, le bouton de fleur se rebiffe, qu’est-ce que j’ai peur !
- Et Iris ?! C’est ta fille !
- Iris ? Laisse-moi rire, cette petite conne attardée est même pas d’moi !
- … Quoi ?
- Oh Dahlia, toujours aussi naïf. Tu croyais quand même pas que t’étais au courant de tout dans cette famille, pas vrai ?
- De quoi tu parles bon sang ?!
- Humpf ! Si même ta précieuse sœur n’a pas pris l’temps de te parler de tout ça, c’est peut-être parce qu’au fond t’es vraiment inutile. »

Son sang ne fit qu’un tour, remuant ses veines au rythme effréné et imposé par l’étalon de sa hargne. Son poing redescendit avec fougue, brisant le cartilage d’un nez déjà touché par le premier assaut. Puis un second. Et un troisième. Et encore. Et encore.

Et le sang coulait alors, ruisselant sur son poing fermé, éclaboussant ses vêtements, son visage. La créature tapit au fond de ses entrailles, était maintenant à deux doigts de dévorer sa proie. Et les cris désemparés de Dahlia, qui se secouait en même temps que cette violence dont il n’était pas coutumier, ne faisait qu’attiser sa soif de conquête charnelle, de destruction pure.

Ezra et son amie flic était intervenus à la suite de ce drame de violence. Ils ont voulu calmer Dahlia et y étaient presque parvenus.
Mais Blaze eut le mot de trop, celui qui fit tout basculer. "Iris est la prochaine."

Dahlia a disjoncté. Personne ne touchait à Iris de près ou de loin. Personne. Le coup de pied retourné dévissa littéralement les vertèbres de Blaze qui mourut sur le coup.

Les témoins de cette scène se gardèrent bien de le signaler où que ce soit. Il pleuvait à verses ce soir-là, beaucoup de ce qui aurait pu être des preuves disparu avec les torrents d'eau. Dahlia fut emmené chez Ezra et apaisé autant que possible. Il devait avancer maintenant que justice était faite. Ou presque...

Ca fait un an maintenant. Il faudra qu'il pense à arrêter de trop s'interroger. Ou qu'on lui fasse remarquer. Son bonheur ne doit pas être bien loin.

( c ) a t o l s
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Léo N. Abberline
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Léo N. Abberline
Ven 15 Mai - 18:16
Good game
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Eh bien, eh bien, Dahlia m'a l'air d'en avoir vu des vertes et des pas mûres. Je l'aime déjà DAHLIA •And so what? 1398166225 Stop la police maintenant DAHLIA •And so what? 1720443299 !

Maintenant que tu es validé, tu peux aller ouvrir ton Journal de bord n'oublie pas aussi que tu dois aller ouvrir le recensement de tes rp et faudra le mettre à jour, parce que je vérifierai héhé. Tu peux aussi aller sur le discord pour demander un rp et un toit, pour ne pas rester à la rue trop longtemps. N'hésite pas non plus à venir sur le discord si ce n'est pas déjà le cas, on ne mords pas et puis tu ne peux pas manquer l'endroit où ça se déroule !

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